Vingt-trois aphorismes ici et là !

J’ai été nommé-promu-décoré au grade de Grand Emmerdeur, grade le plus élevé dans l’Ordre des Arts et des Mots.

J’entre dans une librairie et je demande où se trouve la littérature vieillesse.

Soit l’art est au service du pouvoir soit il est subversif ; ou alors il est à mon service.

Chaque matin je soulève mon petit haltère-égo de trois kilos et ça me va très bien comme ça.

J’imagine mal un conducteur de gros quatre-quatre pratiquer l’auto-dérision.

Un écrivain prudent devant sa page blanche, son immaculée circonspection.

Sécheresse des idées : déjà si les intellectuels se mouillaient davantage.

Le temps passe puis repasse en souvenir d’être passé.

J’ai ouï dire que les non-dits sont l’exception à la règle des oui-dits.

Une idée m’a traversé l’esprit et a failli être renversée par une controverse grosse cylindrée.

La morale : dernier râle de la pensée.

Les souvenirs se donnent rendez-vous au présent.

Je n’aime pas le mot performance qui s’empresse de perforer ma feuille imaginaire.

J’ai appris à lire, à écrire, à conter.

À la Baie des Anges il y a des cathos qui pratiquent le nu intégriste.

Ce n’est pas la quantité de lettres qui fait le bon mot.

J’étais abonné au quotidien La vie de mes voisins puis je suis passé directement au mensuel.

Je pose mon mot imaginaire sur le bord du cendrillon.

Majuscule : si majestueuse et si docilement suivie par les minuscules !

Je me demande comment une pensée bien ancrée à Gauche peut accepter de s’écrire de gauche à droite.

Dans la liste de mes envies de conjugaison : le présent antérieur et le présent composé.

Distraction : extraction de temps libre.

En théorie, il vaut mieux avoir de l’expérience.

Bernard Barraud (alias Bernard B)

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