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Encore des aphorismes, encore, encore !

Cinq jours de travail par semaine et seulement deux jours de repos : j’appelle pas ça un acquis social.

L’athée quitte la salle quand le conteur commence son histoire avec un « il était une FOI ».

Épou : parasite conjugal.

Découverte œnologique : en fait la robe d’un vin blanc n’a jamais été blanche.

Un coureur-anarchiste champion du sans maître.

En dictature c’est le contrôle continu permanent puis vient l’examen final, seulement réservé pour notre fin.

Il faudra bientôt se déclarer en Préfecture pour manifester notre joie.

Décroissance : trop de lettres pour convaincre.

Et si on commençait par aider les pays sur-développés.

Agiles de nos mains on manie même des concepts.

Les chasseurs de tête n’attendent qu’une chose : brandir leur trophée sur le marché de l’emploi.

Homme-machine : synonyme de lave-linge (« Les mots composés », Dictionnaire de la langue féministe).

Certains sont arrivés tout en haut de l’échelle sociale, d’autres ont pris l’ascenseur social.

Il y a des vampires médiatiques qui vident les mots de tout leur sens.

Ne faisons pas les enfants : laissons-les s’auto-construire.

Bernard Barraud (alias Bernard B)

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Aphorismes, pensées furtives…

En raison d’un manque d’imagination généralisé demain est annulé.

Les histoires de consommation d’énergie ça crée des kilowatt-heurts entre les gens.

Certains jours je me perds dans l’allée de mes pensées.

Le nombril, ce deuxième égo.

La pensée unique, ce défilé d’éléments de langage.

Né sous X, première lettre de l’alphabet de sa vie.

Un de mes aphorismes s’est échappé de mon recueil : la police de la pensée le recherche toujours.

À vrai dire quand Jésus fut sur la croix ses anges gardiens ne travaillaient sans doute pas ce jour-là.

Sous les pavés il n’y a plus de plage.

Tant de fois des mots sont morts sur le champ de bataille des idées.

C’est de l’encre invisible qui coule dans les veines de mes mots imaginaires.

Je préfère les réveille-soir aux réveille-matin.

Clamez, déclamez mais ne vous calmez pas, lettres rebelles !

Bernard B (Bernard Barraud)

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Les aphorismes de Bernard Barraud (dit Bernard B)

Un défroqué a toujours un peu mal au culte.

Aujourd’hui je décide que sont ouvertes la chasse aux idées et la pêche à la ligne : les mots n’ont qu’à se tenir à carreau !

Georges Perec aurait pu tirer la chasse d’O mais il a préféré casser des E.

Votre politique de la chaise vide, je m’assois dessus !

Nyctalope : insulte à la nuit.

Les bienheureux, les malheureux et entre les deux les à moitié heureux.

On ne dit pas indifférence mais une différence.

Ma ligne de vie : tantôt une ligne de l’être, tantôt une ligne de maux.

Plus il y a d’éléments de langage moins il y a de langage.

Il suffit d’entendre le mot f’âme pour se convaincre que l’âme y résonne (raisonne) pleinement, contrairement à ce que pourraient dire les z’ommes cons-plotistes.

Combattre le poison des incertitudes avec un antidoute.

Si vous pensez avoir été empoisonnés par un mariage d’argent alors prenez un anti-dot.

Le dérèglement climatique se règle toujours en espèces.

Chaque matin devant mon miroir je me demande combien d’humains vivent sous le seuil de beauté.

La raison a ses failles que Pascal Lafaille ignore.

Dans le train-train de la vie quotidienne on n’a qu’un billet aller-aller.

Je me demande comment l’argent sale peut ne pas avoir d’odeur.

Supprimer l’impôt sur la fortune est une faute de coût.

J’ai enfin trouvé la clef de l’énigme mais ça fait un moment qu’on est passé au digicode.

La clef de l’énigme, oui mais pour quelle porte ?

Les illuminations divines seront chassées par le dieu de la sobriété énergétique.

Bernard Barraud (dit Bernard B)

Aphorismes de fin d’année ! (inédits)

Voici une année de plus qui vient de s’écrouler.

La cour des comptes épingle le gouvernement pour ses dépenses inconsidérées en éléments de langage.

Réchauffement climatique : un terrien sur quatre victime de harcèlement solaire.

Beaucoup de mots ont migré et migrent toujours d’une langue à l’autre, n’en déplaise aux mauvaises langues conservatrices.

Une gélule d’aphorisme par jour, en prévention des risques de logorrhée.

Dans mes déplacements je suis toujours accompagné par mon service du désordre.

Je gagne à être inconnu.

Ne compter que sur ses voisins est probablement un mauvais calcul.

Intelligence artificielle : un mot de trop.

Pour repeindre leur vie de château, les gens de la haute ont besoin de plusieurs sous-couches sociales.

L’ascenseur social, pourquoi devrais-je le prendre ? J’aime bien mon rez-de-chaussée social.

Les nostalgiques ou rétrogrades, tous adorateurs du calendrier de l’avant.

Dans la vie c’est plutôt bien de savoir tourner la page mais il faut le faire avant la fin du livre.

Bernard Barraud

L’aphorisme : un genre littéraire autonome ?

L’aphorisme est un genre littéraire qui, de manière autonome, prend sa place légitime dans un recueil (un recueil d’aphorismes).

Mais l’aphorisme peut aussi s’inviter dans d’autres genres : théâtre, poésie, roman, essai … Dans ce cas, on peut le considérer comme un pas-de-côté stylistique qui se distingue des autres phrases du texte (théâtre, poésie, roman, essai…)…

Moi, j’ai dit aphorisme, comme c’est aphorisme !

  • « Moi, j’ai dit aphorisme, aphorisme, comme c’est étrange ! Pourquoi aurais-je dit aphorisme, aphorisme ?
  • Je vous assure mon cher cousin, que vous avez dit aphorisme, aphorisme.
  • Moi, j’ai dit aphorisme, comme c’est aphorisme ! » (Du Louis Jouvet détourné)

Je pourrais partir de nombreuses définitions issues de dictionnaires de l’usage de la langue française ou de dictionnaires académiques mais je préfère m’en tenir pour le moment présent à une liste de synonymes du mot APHORISME : maxime, sentence, dicton, adage, pensée, apophtegme, proverbe, précepte, axiome, formule, parole, proposition, réflexion… Et à vous de choisir ou de compléter cette liste !

Pour dire les choses, je trouve cette liste un peu surannée, vieillotte, désuète, démodée… Pas vous ?

Pas d’antonyme pour le mot aphorisme ? Une phrase proustienne sans doute ferait l’affaire !

Pour l’anecdote qu’on peut se raconter entre aphoristes : dans le dictionnaire historique de la langue française (Le Robert, tome 1, 2019), APHORISME se situe juste après APHONIE et juste avant APHRODISIAQUE.

Bernard B

Mon premier recueil d’aphorismes !

En vente à la librairie Wallonie-Bruxelles, 46 rue Quincampoix, Paris 4e 

A commander dans toute bonne librairie


A commander à Cactus Inébranlable Éditions

Description

À n’importe quelle heure du jour et de la nuit, Bernard Barraud sort de sa boîte à outils les lettres dont il a besoin et aussi des mots prêts à l’emploi. Il bricole ensuite plus ou moins longtemps : il martèle (souvent les mêmes mots), ponce fort à s’user les méninges ou ne pense pas du tout car parfois ça jaillit comme un geyser de spontanéité qui éclabousse le papier !

Sa recette ?
Un peu de sarcasme, quelques graines insolites, une bonne dose d’humour iconoclaste et de la subversion à volonté.

Avant-goût

Il ne reste plus que de la pensée unique en rayon, toutes les autres tailles ont été vendues.

Ma météo à moi annonce l’arrivée d’une nouvelle vague subversive.

Big Sister te surveille, Big Brother !

Ni dieu ni maître, ni déesse ni maîtresse : parité anarchiste.

Au cœur de chaque lettre de l’alphabet, bat un désir de mot.

Onze pensées furtives !

Je ne supporte pas qu’on claque une porte : ça réveille le dormant.

Nous sommes comme des livres non lus : la plupart des gens jettent un coup d’œil sur la quatrième de couverture mais ne vont pas plus loin.

C’est le goutte à goutte qui fait déborder le vase à vase.

Pas facile d’écrire de gauche à droite avec des mots à double sens.

Les éléments de langage sont les extincteurs de l’imaginaire subversif.

De fines et légères lettres se glissent dans mes aphorismes lourds de sens.

Pleurer de joie et rire de tristesse.

Je reconnais mes mots à la courbure de leurs lettres.

L’heure exacte n’est qu’un leurre.

Je prendrais bien un vers de plus mais un Apollinaire sans Alcools si possible.

Je n’ai qu’une envie : me soustraire à la vue de toutes ces réalités augmentées.

Bernard Barraud (alias Bernard B)

Vingt-trois aphorismes ici et là !

J’ai été nommé-promu-décoré au grade de Grand Emmerdeur, grade le plus élevé dans l’Ordre des Arts et des Mots.

J’entre dans une librairie et je demande où se trouve la littérature vieillesse.

Soit l’art est au service du pouvoir soit il est subversif ; ou alors il est à mon service.

Chaque matin je soulève mon petit haltère-égo de trois kilos et ça me va très bien comme ça.

J’imagine mal un conducteur de gros quatre-quatre pratiquer l’auto-dérision.

Un écrivain prudent devant sa page blanche, son immaculée circonspection.

Sécheresse des idées : déjà si les intellectuels se mouillaient davantage.

Le temps passe puis repasse en souvenir d’être passé.

J’ai ouï dire que les non-dits sont l’exception à la règle des oui-dits.

Une idée m’a traversé l’esprit et a failli être renversée par une controverse grosse cylindrée.

La morale : dernier râle de la pensée.

Les souvenirs se donnent rendez-vous au présent.

Je n’aime pas le mot performance qui s’empresse de perforer ma feuille imaginaire.

J’ai appris à lire, à écrire, à conter.

À la Baie des Anges il y a des cathos qui pratiquent le nu intégriste.

Ce n’est pas la quantité de lettres qui fait le bon mot.

J’étais abonné au quotidien La vie de mes voisins puis je suis passé directement au mensuel.

Je pose mon mot imaginaire sur le bord du cendrillon.

Majuscule : si majestueuse et si docilement suivie par les minuscules !

Je me demande comment une pensée bien ancrée à Gauche peut accepter de s’écrire de gauche à droite.

Dans la liste de mes envies de conjugaison : le présent antérieur et le présent composé.

Distraction : extraction de temps libre.

En théorie, il vaut mieux avoir de l’expérience.

Bernard Barraud (alias Bernard B)

Aphorisme d’un soir !

J’imagine un écrivain athée qui écrit toute la sainte journée.

Sur Photoshop Pierre rogna Jésus trois fois.

Le clandestin change de clan et de destin.

Le temps c’est de l’argent et les banques prennent tout leur temps.

Le panier du ménager : l’Insee en parle si peu.

666 : la messagerie de la Bête.

Si j’exécute une tâche c’est dans l’unique but de tuer le temps.

Le point final est le point d’abandon de la phrase.

On a retrouvé un cadavre exquis dans une collocation d’aphoristes.

En littérature les Belles Lettres courtisent les bons mots.

J’ai cru voir un aphorisme de gare entre un Guillaume Musso et un Marc Levy.

Et l’aphorisme-ruisseau se jeta dans le roman-fleuve.

Bernard Barraud (alias Bernard B)

Pensées furtives : ah MAI alors !

J’ai avalé un mot de travers que j’ai recraché en petites lettres.

Les jours se suivent : belle filature du temps.

Opposer l’individu à la société est aussi absurde qu’opposer la frite à la pomme de terre.

J’ai toujours essayé de régler mes comptes avec moi-même mais je ne suis pas solvable.

Mes ennemis intérieurs sont beaucoup plus nombreux que les autres.

Je suis tombé sur une sculpture callipyge : un incunable.

Je suis entré par la porte du langage que j’ai toujours laissé ouverte.

Provoquant un tourbillon de mots je suis Ororo Munroe alias Tornade, la nouvelle aphoriste de l’univers Marvel.

J’écope les débordements de mes mots que j’écluse d’un trait.

L’homme en général, oui mon capitaine.

Même le présent me semble lointain.

Crime : trop de rime tue la rime.

La transplantation du non-sens a parfaitement réussi chez ce sujet pataphysicien.

Les paludiers de l’universel récoltaient sous les Lumières.

La gauche caviar ou la gauche surimi : choisis camarade !

Bernard Barraud (Alias Bernard B), ©BernardBarraudaphorismes